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2019 sera compliquée pour l'automobile

Toyota, Daimler et GM voient d'un très mauvais œil le ralentissement du marché chinois et la guerre commerciale entre la Chine et les État-Unis qui pèse toujours sur les matières premières.

Trois géants de l'automobile font la grimace en évoquant 2019, mais l'ensemble du secteur s'inquiète. Toyota, General Motors et Daimler, qui représentent à eux trois un cinquième de l'ensemble des voitures vendues dans le monde, ont fait part mercredi de leur inquiétude pour les mois à venir.

En cause, selon eux : le ralentissement du marché chinois , la guerre commerciale entre Pékin et Washington et, plus prosaïquement, les exigences des consommateurs qui obligent les constructeurs à de coûteuses adaptations sur leurs modèles.

Ces considérations ont accompagné, pour chacun des trois industriels, l'annonce de mauvais résultats pour l'année 2018, et notamment une baisse de leurs profits. Même si, en ce qui concerne GM, celle-ci a été moins forte que prévu, grâce à un bon quatrième trimestre porté par l'Amérique du Nord .

Pas d'amélioration à venir

En revanche, Toyota a annoncé une baisse de son bénéfice net de 29 % sur les neuf premiers mois de l'exercice 2018-2019 et une chute de 81 % au dernier trimestre 2018. Daimler a, de son côté, déploré une perte de 28 % l'année passée.

Problème : cela ne risque pas de s'améliorer. La guerre commerciale sino-américaine, qui a fortement renchéri les matières premières, s'est traduite par un impact de plus d'un milliard de dollars sur le secteur. Une perte qui devrait se répéter en 2019, selon les trois constructeurs.

Les géants de l'automobile ne voient pas non plus d'un bon œil le ralentissement économique chinois, qui va peser sur la demande en provenance du plus gros marché mondial. D'autant que la concurrence s'est intensifiée, avec l'installation de rivaux locaux .

Des adaptations coûteuses

Enfin, les constructeurs automobiles se sont vus privés d'une grande partie de leurs bénéfices sur ce qui était auparavant leurs best-sellers, et notamment les véhicules diesels, qui avaient largement porté le marché ces dernières années.

Les transformations engendrées par ces changements de normes pour les lignes de production ont eu un impact significatif sur chacun d'entre eux. Sans compter qu'il leur faut aujourd'hui réaliser de très coûteux investissements en direction des nouvelles technologies pour ne pas rater le coche de l'avènement de la voiture électrique et de la conduite autonome.

Si GM s'en est mieux sorti fin 2018 que ses concurrents, c'est parce qu'il s'était préparé très tôt à l'impact. Notamment en ralentissant l'activité d'une partie de ses usines, en anticipation d'une restructuration massive annoncée fin novembre. Pour autant, l'américain est conscient que les problèmes sont à venir : « Nous pensons que GM fait face à des obstacles de taille étant donné sa forte exposition au marché chinois. »

Madjid BOURALI