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Sommet sur le Diesel à Bruxelles: La colère de Berlin

Le ministre allemand des Transports s'est emporté, ce week-end, contre une commissaire européenne qui avait dénoncé son absence à une réunion sur l'avenir du Diesel, alors que l'Allemagne est la première concernée par cette thématique.

«Ce sommet sur le Diesel, prévu le 27 novembre à Bruxelles et réunissant les ministres européens des Transports, est inutile si l'Allemand Andreas Scheuer n'est pas présent», a déclaré la commissaire en charge de l'Industrie, Elzbieta Bienkowska, se disant «déçue».

M. Scheuer (CSU) a contre-attaqué en affirmant n'avoir jamais été informé d'un tel sommet, et qu'il avait simplement refusé il y a plusieurs mois de se rendre à une discussion sur le diesel le 27 novembre en raison de problèmes d'agenda.

«Je ne savais rien de ce sommet du diesel (...) On peut continuer de discuter du diesel en Europe. Juste un autre jour", s'est-il défendu avec verve dans une vidéo mise en ligne par son ministère.

Une porte-parole de la Commission européenne a indiqué qu'en «raison du faible nombre de présences confirmées au niveau ministériel, la rencontre de mardi sera technique entre experts et services concernés».

Ce sommet du diesel devait débattre des mesures que constructeurs et Etats membres peuvent adopter pour réduire les niveaux de pollution en Europe et respecter les normes européennes.

L'Allemagne veut éviter à tout prix la généralisation des interdictions de circulation de véhicules diesel, afin de protéger le secteur stratégique de l'automobile et les particuliers qui ont acheté ces voitures, encouragés par les pouvoirs publics.

Le gouvernement a notamment introduit un projet de loi pour limiter les possibilités de recours à ces interdictions de rouler.

Sous la pression d'associations environnementales ayant saisi des tribunaux locaux, plusieurs villes allemandes ont déjà été contraintes de limiter la présence de certains véhicules diesel dans leur agglomération.

C'est le cas de Berlin, Mayence, Stuttgart, Cologne et Bonn. Parallèlement, les constructeurs allemands refusent de payer seuls la mise en norme des véhicules en circulation, comme le veut le gouvernement.

Le Diesel est en crise et ses ventes en chute libre depuis que le géant Volkswagen a avoué en 2015 avoir trafiqué des millions de voitures pour tromper les tests de pollution.

Samir BENARAB