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Patrice Franke, DG Audi Algérie à webstar-auto.com

Entretien réalisé par Ahmed Ammour et Amine Dekali

Depuis son arrivée à la tête d’Audi Algérie fin 2012, Patrice Franke a révolutionné le catalogue proposé au client algérien en retravaillant l’offre et le repositionnement des prix. Dans cet entretien, le directeur général d’Audi Algérie revient sur les performances de la marque allemande sur le marché depuis trois années et sur les nouveautés attendues sur le marché. Son ambition, avoir un réseau de distribution propre à Audi selon les standards de la marque aux quatre anneaux.

Avec du recul, quel bilan faites-vous de l’année 2014 pour Audi Algérie par rapport à 2013 ?

2014 c’est déjà loin ! Honnêtement, je ne l’ai plus en tête. Ce que je peux dire, c’est que l’année 2014 s’est bien terminée pour nous pour ce qui est des ventes. Nous avons égalé les chiffres de l’année 2013, grâce notamment à des prises de commandes très importantes durant les derniers mois de l’année mais les ventes n’ont pas suivi pour des questions de disponibilité du Q5 à cette période. On n’avait pas assez de production pour l’Algérie. Nous nous sommes retrouvés dans la situation inverse de celle de l’année 2013 où le stock de Q5 était supérieur. C’est ce qui explique le recul des ventes de 4 à 5% par rapport à 2013.

Par ailleurs, pour ce début d’année 2015, on a eu beaucoup de prise de commandes avec 900 commandes en portefeuille, ce qui représente un tiers du volume qu’on a pour 2015. C’est pas mal du tout !

C’est votre 2e salon à Alger…

(il nous coupe), non, c’est mon 3e salon et je peux dire qu’on a bien démarré l’édition 2015. Si on prend à nombre de jours comparables par rapport à l’année dernière, on est à un peu plus de 30% par rapport au salon 2014 [ndlr – entretien réalisé mardi 24 mars]. Et c’est positif pour nous. Maintenant, sur le plan de visiteurs, comparativement aux éditions précédentes du salon, nous constatons une baisse générale de la fréquentation.

Par contre, les gens qui viennent nous voire sur le stand Audi, sont réellement intéressés par les produits Audi. Ils discutent avec nos commerciaux et ils posent des questions sur les produits. Peut-être que c’est mieux comme ça. Il y a certes moins de monde sur le stand mais beaucoup plus de tranquillité pour les visiteurs qui souhaitent et peuvent découvrir les véhicule.

Un an après le lancement de l’Audi A3 sedan baptisée au départ Limousine, puis berline, quels sont les premiers résultats ?

Voilà exactement une année que nous avions mis sur le marché la nouvelle A3 berline qui s’est très bien vendue à ses débuts, puis c’était le calme plat. Lorsque nous avons regardé de plus prêt ; on s’est rendu compte qu’au final les gens ne connaissaient pas assez la voiture qui est une nouveauté dans le segment. Nous avions aussi commis une faute stratégique en l’appelant Limousine. Dans la mesure ou les gens s’attendaient à voir quelques choses de très grand, alors qu’en réalité c’est une berline compacte sur la base d’une A3, mais qui offre beaucoup d’espace à l’intérieur par rapport à sa catégorie.

C’est vrai que ce n’est pas une limousine comme on l’imagine traditionnellement, c’est pourquoi la décision a été rapidement prise de la rebaptiser A3 berline. Ce qui nécessite, bien entendu, une communication et c’est ainsi que nous avons lancé une campagne de publicité pour la faire connaitre davantage et depuis ça marche de mieux en mieux.

Est-ce pour cette raison que vous avez lancé la série limitée sur l’A3 berline « 24 Heures du Mans » ?

Effectivement, c’était pour faire parler de la voiture et donner une chance à un client qui sera tiré au sort de partir avec une personne de son choix assister aux 24 Heures du Mans. Il faut juste préciser que cette campagne était valable sur la version S-Line de l’Audi A3 berline.

Depuis votre arrivée à la tête d’Audi Algérie, l’offre s’est beaucoup diversifiée et nous constatons un repositionnement tarifaire sur plusieurs modèles…

Certes, on a fait plusieurs choses depuis deux ans et demi. On a d’abord repositionné tous les prix et on a travaillé aussi bien les tarifs que les équipements sur les voitures. Le fait de mettre certains équipements de série sur toutes les Audi, cela nous a permis de négocier des prix très intéressants. Si je dis que je prends le toit ouvrant, les feux Xénon, et le cuir… sur tous les Q5, cela nous permet de compresser les prix et d’avoir des produits à des coûts très intéressants.

Ensuite, on a travaillé sur les finitions en mettant les équipements qui correspondent à la demande algérienne, parce que les Algériens aiment bien les voitures bien équipées, premium, luxueux et sportifs. C’est dans ce sens que nous avons agit par exemple sur les suspensions en les rendant dynamiques, parce qu’elles ne l’étaient pas auparavant. J’ai pris l’autoroute est-ouest cette semaine au volant du Q5 avec des suspensions dynamiques, et je vous assure qu’il y a une grande différence. Je me suis senti beaucoup plus à l’aise qu’il y a deux ans avec un Q5 sans suspension dynamique.

Et notre 2e étape qui nous a permis de bien décoller à la fin 2013, c’est le travail effectué par le chef de produit avec les variations au sein du même modèle. On est passé du tout blanc et noir à des couleurs, à des séries limitées qui combinent d’autres couleurs avec d’autres aménagements intérieurs tout en restant dans le positionnement prix. Ce qui nous a permis de diversifier l’offre.

Et pour ce qui est de la personnalisation ?

La personnalisation représente la 3e étape, j’y arrive. Elle démarre maintenant avec des commandes spécifiques. Dorénavant, le client pourra commander la voiture telle qu’il la veut avec quasiment toutes les options disponibles. Si elle n’arrive «que maintenant», c’est parce qu’il a fallu préparer toute une logistique.

Qu’en est-il du développement réseau propre à Audi Algérie ?

Aujourd’hui on essaye d’avoir nos propres agents 100% Audi, mais finalement ce n’est pas aussi simple que je ne l’imaginais. Parce que chez Audi on a des standards stricts notamment au niveau de l’après-vente. Il y a beaucoup de concessionnaires qui disent d’accord, mais je dois vendre beaucoup de voitures. Et on vendra beaucoup de voitures que si on met en place des agents dans les différentes wilayas. On est entrain d’essayer de trouver un compromis idéal par rapport au marché algérien avec des petits terminaux Audi afin de s’implanter pour vendre nos voitures.

Il existe combien de points de vente aujourd’hui ?

On est à sept points de ventes Audi, exclusivement Audi, au sein de la famille SOVAC

Parlons réglementations, Que prévoit Audi après le dernier décret sur l’investissement industriel exigé par l’Etat ?

On ne prévoit rien de spécifique puisqu’on fait partie d’un groupe, qui est SOVAC. Et la solution est recherchée au sein de ce groupe. Comme notre président, M. Oulmi l’a expliqué, on est entrain de négocier avec le constructeur, le groupe Volkswagen, pour trouver une solution locale ici en Algérie. Par contre, on n’est pas encore capable de vous dire exactement quelle sera cette activité. On est entrain d’y travailler.

Vous avez présenté la nouvelle TT au salon d’Alger. Parlez nous un peu de cette voiture …

Effectivement, on a présenté le modèle TT, mais c’est la TTS qui sera commercialisée dès l’été prochain avec l’ouverture des commandes en mai. Un modèle animé par 2.0 TFSI de 286 ch.

En version coupé ou cabriolet ?

Je ne pense pas que le cabriolet marchera trop sur le marché algérien.

Quelles sont les autres nouveautés attendues pour l’année en cours ?

On aura la nouvelle A6, qui n’est malheureusement pas exposée ici au salon. Elle compte trois nouveautés importantes : un nouveau moteur TFSI de 190 ch équipé d’une boite de vitesse S-tronic à double embrayages. Le poids représente le dernier point puisque nous avons opté pour une version plus légère qui offre un meilleur rendement.