Publications_

Selon SEAT, le secteur de l'automobile sera l'un des principaux clients de la 5G

Les constructeurs automobiles seront d’importants clients des réseaux de télécommunication de la prochaine génération, contribuant ainsi à justifier les investissements dans la 5G, mais ils devront être plus innovants si la technologie décolle, a annoncé lundi l’Espagnol SEAT.

La 5G ce n'est pas uniquement les objets connectés et autres smartphones mais bien entendu, aussi et surtout l'automobile.

C'est à ce titre que le Mobile World Congress (MWC), la plus grande messe de l'industrie des télécoms dont l'édition 2019 se tient actuellement à Barcelone, connaît la présence importante de constructeurs automobiles.

Le déploiement de la 5G promet donc de tout relier, des véhicules aux appareils ménagers, mais nécessitera des investissements gigantesques et le secteur des télécommunications tente de se mettre d’accord afin de savoir si, et comment la 5G peut être un facilitateur de suffisamment d’innovations pour être rentable.

Luca de Meo, directeur général de SEAT, a déclaré que les applications de la 5G dans le secteur étaient actuellement "assez limitées", avant de dévoiler ce qu'il a décrit comme le premier concept-car connecté en Europe à la 5G.

Néanmoins, il a ajouté que connecter une voiture au téléphone portable d'un passager ou à une infrastructure externe pourrait générer des milliards de transactions.

M. De Meo a déclaré à l'agence Reuters : "Je pense personnellement que l'industrie automobile jouera un rôle important dans la justification de l'investissement. Nous serons donc l'un des gros clients, mais nous devons faire preuve de créativité". Et d'ajouter "Nous devons expérimenter et examiner les fonctionnalités et, espérons-le, le marché dira: OK, je veux acheter une voiture comme celle-ci, car elle peut prévenir un accident ou voir au delà de ce que peut voir l’œil humain, et j'apprécie cela et je le paierai pour ça".

La 5G aidera à développer lentement la conduite autonome, où les coûts d'installation des capteurs nécessaires à la technologie sont déjà en baisse, a déclaré De Meo. Ce marché devrait atteindre 95 milliards de dollars en 2020. Mais des questions éthiques, des problèmes d'infrastructure et de coexistence des voitures traditionnelles avec des voitures sans conducteur rendent très difficile la détermination du moment où le marché décollera, a-t-il déclaré.

SEAT s'attend à ce que la prochaine version du concept car Minimo, un modèle électrique dans lequel un passager est assis derrière le conducteur, soit équipée pour la conduite autonome au quotidien en ville. "Nous voyons le potentiel de la plate-forme d'auto-partage", dit-il, ajoutant que les coûts pourraient être réduits de 50% si les voitures pouvaient être suivies, si elles ne devaient pas être déplacées, si elles fonctionnaient en permanence et si elles ne payaient pas le stationnement.

À Barcelone, SEAT a testé des systèmes tels que l’installation de caméras thermiques dans les feux de circulation pour détecter la présence de piétons et transmettre les données à la voiture.

De Meo a déclaré qu'une voiture peut potentiellement produire autant de données que 3 000 smartphones, elle devrait donc être un "pilier" de ce qu'on appelle "l'Internet des objets" (IoT), dans le cadre duquel des objets de la vie quotidienne sont reliés par des puces capables de communiquer entre elles.

Madjid BOURALI